Qui est Aimable SAYINZOGA ?
Né à KIBINGO(BURUNDI) le 28
août 1953, Aimable SAYINZOGA a effectué ses études universitaires et
post-universitaires à la Faculté des Sciences de l’Université de Kinshasa,
Kinshasa, R. D. Congo.
Il y a obtenu, d’abord une licence en Sciences(Mathématiques) en
1979, puis un Diplôme d’Etudes Supérieures(DES) en Sciences(Mathématiques) en 2004 et
enfin, un Doctorat en Sciences(Mathématiques) ; Géométrie différentielle) en 2012.
De 1979 à 2012, il a travaillé à la Faculté des Sciences de l’UNIKIN en tant
que membre du personnel scientifique.
Quels sont les faits marquants durant le
parcours qui vous a conduit à cette performance ?
Trois périodes
distinctes caractérisent notre parcours.
1 ère Période : 1980-1984
Dans
le cadre du programme de DES( 1 ère et 2ème Épreuve) sous la
direction du Professeur TEMO, nous avons suivi des cours et des séminaires en
vue de nous spécialiser en Géométrie différentielle (Mécanique, Feuilletage).
2ème
Période : 1985-1988
Sur proposition du Professeur Freddy Dumortier(LUC,
Belgique) et en accord avec le professeur TEMO, nous avons travaillé en Analyse
Globale (Analyse sur les Variétés) sur l’Etude Géométrique des Systèmes
Dynamiques (i.e Equations différentielles ordinaires autonomes). J’ai ainsi pu
bénéficier de deux séjours scientifique
à L.UC.(Diepenbeek, Belgique) qui m’ont permis de démarrer effectivement mes
recherches doctorales.
3ème Période : 2002-2011
La
réorganisation et la relance du Programme de DES m’ont permis d’obtenir mon
DES(2004) et de terminer la rédaction de ma thèse sous la supervision du
Professeur TEMO et du Professeur MUSESA.
Quelles ont été les difficultés
auxquelles vous étiez confrontées au début, durant et vers la fin ?
Au
début
L’absence de documentation récente, l’isolement( en tant que chercheur
en Géométrie différentielle) et la surcharge (charge horaire complète) ont été
des handicaps très sérieux.
Durant
L’absence de financement, les
insuffisances dans l’organisation du DES et le décès du Promoteur ont failli
compromettre la finalisation de notre programme doctoral.
Vers la fin
A
cause des difficultés de financement et des problèmes administratifs, il s’est
écoulé presque deux ans entre le Dépôt et la Soutenance publique de la Thèse.
Avez-vous
connu des moments d’inquiétude ?
J’ai connu trois moments d’inquiétude.
13.12.1988
Avec la suspension des relations diplomatiques entre le Zaïre et la Belgique
s’est envolé, tout espoir d’un 3ème séjour à L.UC.(Belgque) pour
finaliser ma thèse.
2002
Faute de financement, les examens des cours de DES
s’organisaient avec une lenteur désespérante.
2011
Après le dépôt de la thèse,
l’attente de la Soutenance a été éprouvante.
Avez-vous des leçons personnelles
à partager ?
- La préparation d’une thèse de doctorat est un travail personnel. Certes, le promoteur et les membres de son Unité de recherche sont des guides ; mais l’essentiel consiste à rechercher soi-même ses propres contributions qui découlent d’investigations personnelles
- La recherche doctorale exige une curiosité poussée bien orientée et beaucoup d’humilité.
- Pour mener à bon port un programme doctoral, il faut s’armer de patience et d’une grande force morale pour affronter les périodes de découragement.
D’abord, il faut être un bon gestionnaire de ressources obtenues
grâce à son travail. Ensuite, il faut trouver du temps réservé à ses recherches
scientifiques malgré ses occupations habituelles. Enfin, il faut s’armer de
courage et de garder de très bonnes relations avec ses collègues et ses amis.
Quelle
organisation pouvez-vous suggérer, pour que le nombre de Docteurs formés en
Mathématiques devienne régulier et performant ?
Nous avons constaté que
deux obstacles constituent des freins pour la formation doctorale.
- Obstacles administratifs
- Le DES doit être organisé au plus en deux ans. Dans cette optique, les professeurs et les apprenants doivent être disponibles( en évitant les surcharges)
- Le Doctorant devait pouvoir participer à des Conférences Internationales pour y rencontrer des chercheurs travaillant dans des domaines proches de sa spécialité.
- Les
annales de la Facultés des Sciences de Kinshasa/Section Math Physique devraient
paraître plus régulièrement.
- Obstacles financiers
- Du manque de temps dû à la surcharge
- De l’isolement
- De l’absence de financement
- Nous avons apprécie le concours matériel et moral du personnel académique et scientifique de mon Département(Mathématiques-Informatique) et du Décanat de la Faculté des Sciences.
- Enfin de parcours, nous avons été surpris par la rapacité de certains cadres administartifs
Deux
projets m’intéressent particulièrement.
- Dans la formation des mathématiciens, il faut insister sur la maîtrise du cadre théorique avant de privilégier l’applicabilité des théories fournies.
- Dans la recherche, j’aimerais améliorer les résultats obtenus du point de vue de la régularité et aborder l’approximation numérique des variétés invariantes obtenues.
Dans
l’enseignement des mathématiques pures, il faut signaler explicitement
l’applicabilité des théories mathématiques exposées. Dans notre cas, nous nous
intéressons à la modélisation : modèles déterministes continus ou
discrets.
Quelle est votre appréciation du niveau des mathématiques en
R.D.C. ?
J’ai été Directeur des Etudes d’un Institut d’enseignement
secondaire. J’ai constaté que les programmes actuels en Math-Physique et en
Biochimie étaient d’un bon niveau. Le problème actuel réside dans l’exécution
effective de ces programmes et dans les différentes évaluations.
Que
devons-nous faire pour que les Mathématiques deviennent une réalité au
quotidien ?
Dans la formation d’un mathématicien, la logique mathématique
occupe une place de choix.
- Dans le quotidien, un mathématicien devrait être rationnel et prêcher par l’exemple :ponctualité, concision, respect des règlements,…
- Dans l’analyse de certains problèmes du quotidien, un mathématicien oublie parfois sa logique mathématique.